La jeune chrétienne a été enlevée le 20 mai dernier par le propriétaire du salon de coiffure dans lequel elle travaillait au Pakistan.
Nayab Gill, 13 ans, est une chrétienne du Pakistan. Le 20 mai dernier, elle a été enlevée, convertie à l’islam et mariée de force au propriétaire du salon de coiffure dans lequel elle travaillait, Saddam Hayat.
Le père de la fillette, Shahid, raconte l’origine de ce drame.
« Hayat m’a dit que plutôt que de perdre du temps, Nayab devrait acquérir des compétences en salon pour l’aider à soutenir financièrement la famille. Il a même proposé de venir la chercher à la maison et de la déposer après le travail, nous assurant qu’elle était comme sa fille. »
Le 20 mai, jour de la disparition de Nayab, Shahid s’est rendu chez le propriétaire du salon de coiffure, mais la famille a affirmé qu’elle n’était pas à la maison. Le père de la fillette raconte à Morning Star News que Saddam a même proposé de chercher Nayab avec eux. Il les a même accompagnés au poste de police pour qu’il fasse une déclaration, mais il leur a demandé de ne pas mentionner que Nayab travaillait dans son salon.
« Ma femme lui a fait confiance sans le savoir », déplore-t-il, « et a fait ce qu’il lui a dit d’écrire dans la demande ».
Le 26 mai, la famille de Nayab apprend que la petite fille est dans un refuge pour femmes, qu’elle affirme être majeure, s’être convertie librement à l’islam et que sa vie est mise en danger par sa famille chrétienne. Ce même jour, la petite fille fait pourtant part à sa grand-mère de son désir de rentrer chez elle.
Le lendemain, une audience a lieu. La jeune Nayab réaffirme qu’elle a 19 ans et qu’elle s’est librement convertie à l’islam. Les parents tentent de s’opposer à ces déclarations, sans l’appui de leur avocat, qui ne s’est pas déplacé, comme le raconte le père de la fillette.
« Notre avocat ne s’est pas présenté à l’audience, alors ma femme et moi avons directement contacté le juge et lui avons présenté tous les documents officiels prouvant que ma fille est née le 16 octobre 2007, ce qui lui donne 13 ans et sept mois. Nous avons dit au juge qu’elle mentait sur son âge sous la contrainte. Elle avait des bleus sur le visage et ses yeux étaient également rouges, ce qui aurait dû attirer l’attention du juge, mais il l’a ignoré. »
Le verdict du juge est alors tombé. Nayab est autorisée à repartir vivre chez Saddam Hayat. À l’annonce du verdict, la famille s’est effondrée.
« Le juge a accepté la demande de Nayab d’être autorisée à quitter le Darul Aman [refuge pour femmes, NDLR] avec la famille de Hayat, et nous n’avons rien pu faire pour l’arrêter. Ma mère s’est effondrée dans la salle d’audience dès que le juge a donné son ordre, et pendant que nous nous occupions d’elle, la police a discrètement emmené Nayab. »
L’évêque Azad Marshall, qui s’est entretenu avec Morning Star News, déplore que « à première vue, le juge a également refusé d’accepter le certificat de naissance officiel de l’enfant et n’a même pas pris la peine d’ordonner ses tests médicaux pour déterminer son âge malgré les supplications de ses parents ». Il affirme avoir « bon espoir que le cas de Nayab attirera à nouveau l’attention de la magistrature supérieure et du gouvernement sur cette question cruciale, et un mécanisme sera développé pour arrêter de telles atrocités contre les filles des minorités sous couvert de religion ».
M.C.
Crédit image : Morning Star News